15/07/2011
Coopération

L’AFD déploie 350 millions d’euros de plus en faveur du développement

Le
conseil d’administration de l'AFD – Agence française de développement, a
autorisé le financement de 17 projets en faveur du développement pour
un montant de 350 millions d’euros en faveur des pays en développement.
Plusieurs de ces projets concernent les infrastructures en eau.

Tchad : aménagement hydro-agricole – Attribution
d’une subvention de 5 millions d’euros à la République du Tchad pour un
projet d’aménagement hydro-agricole du Bahr Linia. Le secteur rural
occupe une place prépondérante dans l’économie du Tchad et emploie la
majeure partie de sa population. Le projet consiste à remettre en eau le
tronçon amont du Bahr Linia pour permettre un développement des
activités maraîchères et arboricoles irriguées sur environ 2 000
hectares. Il traitera de la gestion de l’eau et de l’entretien des
ouvrages et organisera une concertation entre les éleveurs, sédentaires
et nomades, et les agriculteurs de la zone irriguée afin de limiter les
conflits. Des parcelles de démonstration et des actions de formation
pour la mise en œuvre de productions et d’irrigations durables seront
également menées. Des boisements et l’enherbement des berges sont prévus
afin d’en limiter l’érosion. Le projet permettra de doubler la
production agricole de la zone et de renforcer la gouvernance locale. Il
contribuera à l’augmentation des revenus de 5 000 personnes
(production, commercialisation, transformation).

Guinée : rizi-pisciculture –
Le conseil d’administration a approuvé l’attribution d’une subvention
de 3 millions d’euros à la République de Guinée pour un projet de
développement de la rizi-pisciculture en Guinée forestière. En Guinée,
40 % des protéines animales consommées proviennent des poissons, dont 20
000 tonnes sont importées chaque année. Par ailleurs, le pays
enregistre une forte régression de ses stocks halieutiques. S’agissant
du riz, qui constitue la base de l’alimentation des populations, la
production ne suffit pas à couvrir les besoins réels. Le projet, situé
dans un environnement rural pauvre et très enclavé, poursuit deux
objectifs : la diversification des activités agricoles, pour améliorer
le revenu monétaire des populations et l’augmentation de l’offre locale
en poisson et en riz dans la région. Dans cinq ans, 1 200
rizi-pisciculteurs devraient exploiter 360 hectares et produire chaque
année 300 tonnes de poisson et 900 tonnes de riz. Ce projet se situe
dans le prolongement d’une première opération réalisée en Guinée entre
2000 et 2008 sur financement de l’AFD.

Madagascar : désenclavement et assainissement de quartiers défavorisés à Antananarivo – Attribution
d’une subvention de 9 millions d’euros à la République de Madagascar
pour le désenclavement et l’assainissement des quartiers défavorisés du
Grand Antananarivo. L’agglomération d’Antananarivo doit faire face à une
croissance démographique parmi les plus importantes d’Afrique. Au fur
et à mesure que les quartiers défavorisés se densifient, les conditions
de vie s’y détériorent en raison d’une insuffisance chronique des
infrastructures et des équipements. Le projet, avec des actions de
désenclavement et d’assainissement, sera mis en œuvre dans plus de 70
quartiers, répartis dans 14 communes de l’agglomération. Il financera la
construction de 130 km  de ruelles, qui seront équipées de drains
permettant l’évacuation des eaux usées et pluviales, et parfois
éclairées afin d’améliorer la sécurité. Il prévoit la construction ou la
réhabilitation de bornes fontaines, de latrines, de blocs sanitaires,
de lavoirs et de bacs à ordure. La phase de travaux permettra de
favoriser l’emploi des habitants des quartiers, souvent jeunes et peu
qualifiés. Le projet bénéficiera à plus de 600 000 personnes.

Comores : approvisionnement en eau potable de Mohéli – Attribution
d’une subvention de 4,2 millions d’euros à la République des Comores
pour l’approvisionnement en eau potable de la région de Djandro, sur
l’île de Mohéli. Mohéli est la moins développées des trois îles qui
composent l’Union des Comores. Avec un taux d’accès en eau par habitant
de 0 à 15 litres par jour, Djandro est la région la plus déficitaire en
eau de l’île. Des travaux de captage et la réalisation d’adductions et
de réseaux de distribution permettront de desservir plusieurs villages.
Le projet permettra la satisfaction des besoins en eau des habitants de
cette région à l’horizon 2025, ainsi que la mise en place d’un service
public complet de l’eau potable, durable et accessible à tous dans un
esprit d’équité.

Ghana : réhabilitation d’une centrale hydroélectrique – Attribution
d’un prêt de 50 millions d’euros à la République du Ghana pour la
réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Kpong. Les barrages
d’Akosombo (1 020 MW) et de Kpong (152 MW), détenus et exploités par
l’entreprise publique Volta River Authority, produisent environ 70 % de
l’électricité du Ghana. Ils contribuent à la compétitivité de
l’électricité du pays et à le rendre exportateur net d’électricité.
Cependant, l’offre d’électricité n’est pas exempte de tensions et une
formule d’ajustement tarifaire a été mise en place en mars 2011 pour
assurer l’équilibre et la pérennité  du système. Le projet permettra
principalement de réhabiliter la centrale de Kpong, pour sécuriser la
production d’électricité, et de réaliser les études de faisabilité de
deux nouveaux barrages, dont les bénéfices seront multiples
(électricité, irrigation, régulation des débits, transports). Des
compteurs à prépaiement seront installés et l’entreprise publique sera
dotée d’un système de pilotage financier performant.

Maurice : eau et assainissement – Attribution
d’un prêt de 62,5 millions d’euros à la République de Maurice pour la
construction d’un barrage destiné à l’alimentation en eau au sud de
l’île. Le système d’approvisionnement en eau potable de la région sud de
Maurice ne parvient pas à répondre à la demande en saison sèche. Ce
déficit en eau a un impact négatif sur les activités économiques de
cette région, alors que les secteurs touristiques et de l’agro-industrie
sont appelés à s’y développer. La construction d’une retenue, d’une
capacité de 14,25 millions de m3, sur la rivière des Anguilles permettra
en outre de mettre fin au prélèvement des eaux de surface des
réservoirs des hauts plateaux et d’améliorer les conditions
d’approvisionnement en eau dans cette région, qui est la plus densément
peuplée de l’île.

AFD – 08-07-2011